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Page(s) 113 ... (le blog du cercle de lecteurs de la médiathèque de Mions)
19 juin 2013

Michèle Lesbre

Le canapé rouge publié en 2007

Parce qu'elle était sans nouvelles de Gyl, qu'elle avait naguère aimé, la narratrice est partie sur ses traces. Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, Anne s'interroge sur cet homme qui, plutôt que de renoncer aux utopies auxquelles ils avaient cru, tente de construire sur les bords du Baïkal un nouveau monde idéal. A la faveur des rencontres dans le train et sur les quais, des paysages qui défilent et aussi de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées, qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu'elle a laissée à Paris. Clémence Barrot doit l'attendre sur son canapé rouge, au fond de l'appartement d'où elle ne sort plus guère. A mesure que se poursuit le voyage, les retrouvailles avec Gyl perdent de leur importance. Arrivée à son village, Anne ne cherchera même pas à le rencontrer... Dans le miroir que lui tend de son canapé rouge Clémence, l'éternelle amoureuse, elle a trouvé ce qui l'a entraînée si loin : les raisons de continuer, malgré les amours perdues, les révolutions ratées et le temps qui a passé. Le dixième livre de Michèle Lesbre est un roman lumineux sur le désir, un de ces textes dont les échos résonnent longtemps après que la lecture en est achevée.

 

Ecoute la pluie en 2013

raconte l’histoire d’un vieil homme qui, avant de se jeter sur les rames du métro, adresse un dernier sourire à la narratrice, présente sur le quai. Alors qu’elle partait rejoindre l’homme qu’elle aime à l’hôtel des Embruns sur la côte sauvage, elle bouleverse ses projets : au lieu de se rendre à la gare, elle s’enfonce durant toute une nuit d’orage dans les rues de Paris pour une longue errance.

Tout d’abord, tétanisée par la peur, la narratrice s’échappe, s’enfuit, se met à courir dans la ville. Puis, à la manière des sujets qui ont vécu un traumatisme fort, elle fait un travail de mémoire en revenant peu à peu sur les traces du drame, craignant de céder au sommeil, d’abandonner le vieil homme suicidé à sa nuit éternelle, ne sachant que faire de cet ultime don inattendu et mystérieux : le sourire qu’il lui a destiné. De fait, elle se renseigne – et si elle l’avait croisé ? – et finit par apprendre « qu’il avait conduit des motrices pendant longtemps, qu’il se sentait un peu chez lui dans ces boyaux obscurs ». Ainsi, à observer la violence de ces rencontres improbables et ces chemins singuliers, douloureusement, elle se voit porter le vieil homme comme pour l’arracher à son destin.

 

Ouvrages présentés par Aline

 

 

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